Le décrochage scolaire, qu’est-ce que c’est ?

Selon le ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse, un décrocheur scolaire est un élève qui quitte le cursus de l’enseignement secondaire sans obtenir le bac ou un CAP. Cependant, il existe également un décrochage post-bac. Cela représente 14.000 collégiens, 78.000 lycéens et 97.000 décrocheurs post-bac, soit 189.000 décrocheurs chaque année sur 1.190.000 jeunes (soit 16% d’entre eux).*

Enfant accompagnée par Coup de Pouce dans un prorgramme lecture et écriture en CP

Favoriser la réussite scolaire pour tous, c’est donc permettre à chaque enfant d’être acteur de son parcours scolaire et de choisir sa voie.

Les coûts associés au décrochage d’un jeune, cumulés tout au long de sa vie, sont évalués à 230.000 euros. Pour l’État, c’est près de 30 milliards d’euros de dette contractée chaque année. Pour les jeunes concernés, cette situation est source de difficultés sociales et économiques majeures.**

Le décrochage scolaire est un processus long, complexe et multifactoriel : “Il y a aujourd’hui un consensus de la littérature pour appréhender le décrochage comme un processus.” (Pierre-Yves Bernard, Le décrochage scolaire, 2019). Il nous semble important d’en comprendre les principales causes afin de pouvoir le prévenir.

* Enquête Génération 2017, Cereq ; France stratégie, Scolarités, Le poids des héritages ; INJEP, Fonds d’Expérimentation pour la Jeunesse
** Ce qu’il faut savoir sur le « décrochage scolaire », 2016

Quelles sont les causes du décrochage scolaire ?

De nombreuses études montrent à quel point il est essentiel pour la société de soutenir la réussite scolaire pour tous, quelle que soit son origine sociale.

Les inégalités scolaires sont corrélées aux inégalités sociales.

> Les enfants de CP issus de familles ayant une profession et catégorie socioprofessionnelle (PCS) défavorisée ont un score 16% moins élevé en français et 9% moins élevé en mathématiques, que les enfants issus de PCS favorisée. (France Stratégies, Scolarités, Le poids des héritages, septembre 2023)

> 38% des décrocheurs scolaires ont un parent ouvrier (Enquête Génération 2017, Cereq)

> Il faut connaître en moyenne 1500 mots pour réussir son entrée en CP. Or, à la sortie de maternelle, un enfant de milieu défavorisé maîtrise environ 500 mots, alors qu’un enfant de milieu favorisé en maîtrise environ 2500 (Fanny De La Haye, ESPE Saint-Brieuc, 2017)

Le décrochage scolaire est un processus long qui trouve ses racines dès les 1ères années de scolarité.

> Près d’1 élève sur 2 n’atteint pas les attendus en fluence de lecture en fin de CM2, et 1 élève sur 3 en mathématiques (DEPP, février 2023).

> Or, 35% des jeunes avec un très faible niveau à l’entrée en 6e décrochent ensuite (CNESCO, Dossier Lutte contre le décrochage scolaire, 2016).

> Et 90% des élèves en difficulté à l’entrée en 6e l’étaient déjà en grande section de maternelle (Institut Montaigne, 2010).

C’est le rapport aux apprentissages qui a le plus fort rendement sur la réussite scolaire à long terme.

> 42% des jeunes de 15 ans qui ne lisent pas du tout pour le plaisir sont des élèves à risque de décrochage présentant des problèmes de discipline (Réseau Réussite Montréal)

> 64% des enfants bénéficiant de la lecture partagée sont les meilleurs lecteurs à l’école (Adriana Bus, Review of Educational Research)

> Le jeu est un levier majeur pour mettre en place les fondamentaux mathématiques : numération, classification, causalité, représentation dans l’espace (Finding the missing piece, de Trend Neurosci Educ, et Contemporary perspectives on mathematics in early childhood education)

Le rapport aux apprentissages se construit aussi en dehors de l’école.

> Le niveau de compétence en lecture d’une mère est le facteur ayant la plus grande incidence sur la réussite scolaire future de ses enfants, surpassant les autres facteurs, comme le quartier ou le revenu familial. (abcalphapourlavie.ca)

> Les enfants passent 5 fois plus de temps en dehors que dans la classe (abcalphapourlavie.ca)

> 70% de l’écart de mots maîtrisés entre enfants de milieu précaire et enfants de milieu aisé est dû à leur contexte familial (DRESS, 2017, Le choix de la crèche comme mode d’accueil, entre bénéfices pour l’enfant et adaptation aux contraintes). Les parents qui lisent chaque jour un livre d’images avec leurs enfants exposent leurs enfants à environ 78.000 mots chacun par an (When Children Are Not Read to at Home: The Million Word Gap, 2019).

Pour contribuer à une société plus juste, il faut donc réduire les inégalités scolaires.

Pour lutter contre les inégalités scolaires et prévenir le décrochage scolaire, il faut donc agir dès les premières années de scolarité.

Pour favoriser la réussite scolaire pour tous, quelle que soit son origine socio-économique, il faut donc créer un rapport aux apprentissages épanouissant : être confiant dans ses capacités scolaires, donner du sens aux apprentissages, prendre du plaisir à utiliser et jouer avec les savoirs fondamentaux.

Favoriser la réussite scolaire pour tous : cela se joue donc essentiellement sur le temps hors école, et dans l’environnement familial.

 

Favoriser la réussite scolaire est donc essentiel pour lutter contre le déterminisme social, et permettre à chaque jeune d’être acteur de son parcours et choisir sa propre voie. Pour soutenir la réussite scolaire pour tous, il est ainsi important de proposer une pédagogie adaptée aux écoliers dès les premières années de scolarité, au moment de l’acquisition des savoirs fondamentaux, et d’encourager un rapport épanouissant aux apprentissages de l’école. C’est pourquoi Coup de Pouce conçoit des programmes péri- et extrascolaires, sur le temps hors école, en maternelle et lors des premières années de l’élémentaire. Et pour que cela soit efficace, Coup de Pouce propose une formation, initiale et continue, aux acteurs de l’enseignement et de l’éducation.

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